Dans les années 30, le photographe tchèque Josef Sudek a photographié à travers la fenêtre de son atelier et au cours des saisons les infimes variations du temps, de la lumière et du vivant dans son jardin.
En 1974, l'écrivain français Georges Pérec s'est assis pendant 3 jours place Saint Sulpice à Paris, et il décrivit brièvement, dans un style proche de l'écriture automatique, tout ce que ses yeux purent capter de la vie quotidienne dans une rue parisienne. Ces notes devinrent le récit Tentative d'épuisement d'un lieu parisien.
Inspiré par ces deux expériences artistiques, à partir de la fenêtre de mon salon, j'observe au téléobjectif la cour de mon immeuble et son bâti modeste qui n'attire habituellement que le regard technique des syndics et des artisans.
En profitant des moments d'attente, des entre-deux temporels et des hasards généreux, je brosse le portrait composite d'un lieu familier en l'explorant par le détail, comme un voyageur immobile qui redécouvre avec joie un paysage dénué d'exotisme.